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"La situation est intenable" : le centre de l'enfance du Puy-de-Dôme, où sont placés les bébés en danger, à bout de souffle

Sureffectif, personnel épuisé… À Chamalières, près de Clermont-Ferrand, la saturation de la pouponnière du centre de l’enfance et de la famille, où sont placés les bébés en danger, dégrade les conditions d’accueil des enfants et plonge le personnel dans le désarroi. Enquête.

La lettre, adressée au Conseil départemental du Puy-de-Dôme, a secoué les institutions au printemps 2023. Les autrices, deux professionnelles spécialisées dans la santé des enfants, n’en pouvaient plus d’assister au délitement de la pouponnière du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF), à Chamalières. Elles dénonçaient, "par devoir", un nombre de bébés insoutenable au vu des capacités d’accueil de cet établissement d’urgence. Ils étaient 51, alors que la capacité était fixée à 36.

"À l’époque, la situation était catastrophique", se souvient un éducateur, soucieux de préserver son anonymat. Après avoir tourné autour de 45 enfants, les unités 0-3 ans ont dangereusement approché un seuil critique, perçu par le personnel comme une ligne rouge : la barre des 50, un effectif qui "ne peut être dépassé qu’à titre exceptionnel" dans une pouponnière, dit le Code de l’action sociale et des familles. Ici, l’exceptionnel est devenu le quotidien.

Explosion du nombre de bébés

Car moins d’un an plus tard, la situation s’est dégradée. "C’est une bombe à retardement", prévient un connaisseur de la protection sociale. Dans les pièces serrées des unités renommées Berlingo ou Caramel par les agents, 61 nourrissons s’entassent actuellement dans des conditions décrites par certains salariés comme indignes. L’un d’eux raconte cette scène surréaliste : une puéricultrice avec un bébé dans chaque bras pour les nourrir, utilisant son pied pour en bercer un troisième.

Ces enfants, qui ont parfois quelques semaines de vie, se retrouvent dans le huis clos de ce centre, posé sur un site de trois hectares, près de Clermont-Ferrand, parce qu’ils sont victimes de violences intrafamiliales ou de négligence. Ils sont retirés à leurs parents en urgence et confiés à la pouponnière dans l’attente, parfois sans fin, d’un placement dans une famille d’accueil ou un foyer. Voire d’un retour chez eux.

Selon la réglementation, un professionnel est chargé de veiller sur six enfants. En cinq ans, la pouponnière avait déjà vu ses effectifs doubler, passant de trois unités à quatre, cinq, six. Puis les entrées de nourrissons sont reparties à la hausse, l’an dernier, et il a fallu déménager le foyer des 3-7 ans pour faire de la place, pousser les murs pour monter une septième unité à l’automne 2023. Elle a offert un peu de répit aux 120 salariés de ce service sensible du CDEF. "Une vraie respiration pour tout le monde, mais ça n’a duré que six semaines", souffle la directrice du CDEF Marie-Pierre Salaun. Car la fin d’année a été marquée par de nouvelles arrivées, encore.

Des conditions de travail "détestables"

Cette énième hausse des effectifs a mis un coup au moral à des équipes, épuisées, qui savent que pour respecter le cadre légal et offrir un environnement plus sain aux bébés, il faudrait désormais créer trois unités supplémentaires. "Dans une pièce de 24 m2 qui sert aussi de bureau, d’espace d’éveil, de cuisine, on se retrouve avec sept gamins", dénonce un éducateur.

Le manque de sommeil et la prolifération d’épidémies, favorisés par la promiscuité, essorent les petits et découragent les équipes. Avec pour résultats des arrêts maladies, des départs, un turnover considérable. "Les gens ne renouvellent pas leurs contrats car les conditions de travail à la pouponnière sont détestables, insupportables tant pour les gamins que les adultes", confirme Marie-Pierre Salaun.

Cette situation d’urgence l’a convaincue d’alerter le Département, en janvier. "Elle a été cash, elle a présenté une situation très préoccupante", pose une source interne au centre. Un peu plus d’an après sa prise de fonction, elle pointe une "surpopulation terrible pour les enfants". Selon elle, "la suractivité conduit à des conditions d’accompagnement qui ne sont pas optimales, ce n’est pas le plus favorable pour qu’ils aillent mieux".

Comme de nombreux professionnels, elle dénonce aussi l’absence de révision du décret national qui fixe le taux d’encadrement des très jeunes enfants. "C’est une honte. Vous voyez une maman ou un papa s’occuper de six enfants? On a espéré un toilettage du décret avec la loi sur les 1.000 premiers jours de l’enfant, on attend toujours…"

Depuis plusieurs années, les salariés n’ont pas assez de mots pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils accompagnent les enfants du CDEF et en particulier la tranche 0-3 ans. Ils s’en émeuvent auprès de La Montagne :

Ils sont exposés quand ils arrivent, on vient le crier et le condamner car notre mission première n’est pas assurée : on ne les protège pas. Il y a une mise en danger des enfants très grave.

Syndrome d’hospitalisme

D’autres décrivent un système qui malmène les nourrissons. "On accueille en sureffectif dans des conditions délétères, appuient-ils. Le premier besoin est un besoin de sécurité. Imaginez sept enfants, en pleurs, et des agents dans une pièce de 24 m2. La prise en charge individualisée qu’on nous demande est impossible."

Les premiers mois de ces bébés sont pourtant déterminants dans leur développement. Lorsqu’ils passent le portail du centre, ils apportent avec eux des problématiques lourdes, "mais on ne peut même pas apporter la sécurité qu’ils n’ont pas eu dans leur contexte familial", se désole une pédopsychologue, qui poursuit :

On répond aux besoins primaires, mais sur le plan psychoaffectif, ces enfants restent en souffrance. On ne peut pas compenser. Ils partent de si loin qu’ils ont besoin d’un suivi individualisé. C’est difficile pour eux de survivre dans ce contexte, avec autant de monde.

Ces nourrissons, parfois victimes de violence dans leur famille, carencés affectivement, se retrouvent exposés à d’autres menaces dans un CDEF censé les protéger. Et ce, malgré le suivi médical et la bonne volonté des professionnels. L’absence d’interaction, de toucher, d’affection, conjuguée au bruit, à l’isolement, à l’empilement de berceaux dans des espaces confinés, à la fatigue inquiètent le personnel et les responsables. "Il y a de l’agressivité entre eux, ils se tapent dessus, d’autres s’automutilent, relate une professionnelle. Ils sont en collectivité 24 heures/24, ça renforce cette violence."

Selon nos informations, confirmées par la directrice, plusieurs enfants seraient frappés du syndrome d’hospitalisme, une forme d’état dépressif grave entraînant un repli sur soi, une régression. Une médecin dresse auprès de La Montagne un tableau alarmant :

La situation ne cesse de s’aggraver. C’est délétère, on ne les aide pas à se construire et ça peut avoir des effets sur leur stabilité psychique. Ces enfants ne sont pas placés, ils nous sont confiés. Le CDEF devrait être une base solide, un lieu d’excellence, pas un endroit qui leur laisse une trace négative. C’est notre devoir.

Cette spécialiste de la santé pédopsy va plus loin : "Qu’est-ce qu’on fait avec huit enfants par dortoir? On ne peut pas les accueillir indéfiniment. Ça questionne sur ces seuils sans fin. C’est de la maltraitance institutionnelle. Notre système maltraite les bébés."

Une "situation intenable"

Dans l’une des unités, une fillette d’à peine 3 ans a passé toute sa vie à la pouponnière de Chamalières. Pourtant, les placements ne peuvent excéder six mois. Le manque de places et la pénurie de familles d’accueil dans le département rallongent les séjours de 12 à 18 mois, même au-delà.

"Les études scientifiques ont montré que pour un enfant, les six premiers mois du placement sont extrêmement bénéfiques parce qu’ils arrivent avec des carences éducatives, d’apprentissage, de progression. Mais quand le placement en grosse collectivité dure plus de six mois, la vie en collectivité non-stop finit par amener un phénomène de régression."

Le rôle de lieu d’urgence du CDEF se retrouve "dévoyé, avec des durées de placement qui s’allongent et deviennent presque des placements pérennes, abonde Laura Poupion, juge des enfants à Clermont. Ce n’est pas son cœur de métier. Il n’est pas adapté, c’est un grand collectif et ça en fait une cocotte-minute."

La situation n’inquiète pas seulement les professionnels, elle préoccupe jusqu’au conseil départemental, qui pilote la protection de l’enfance dans le Puy-de-Dôme. "La suractivité du CDEF, c’est une réalité, reconnaît son président Lionel Chauvin. Il faut que l’on trouve des solutions pérennes pour que le parcours de l’enfant soit respecté."

Plusieurs projets doivent sortir de terre (lire par ailleurs). Mais il y a urgence, et suffiront-ils à absorber les besoins ? Le franchissement de la barre des 60 bébés place la pouponnière dans une "situation intenable", reconnaît la directrice de l’établissement selon laquelle "il ne faudrait pas que ça dure six mois de plus". D’année en année, la limite de l’acceptable a été repoussée. Jusqu’où ?

Arthur Cesbron et Malik Kebour

10 M€ pour reconstruire la pouponnière

En charge de la protection de l’enfance, le Département porte plusieurs projets afin de soulager la pouponnière, surchargée, du Centre de l’enfance et de la famille (CDEF). L’une des ambitions doit conduire à la reconstruction de cette pouponnière, non pour augmenter le nombre de places mais pour améliorer les conditions d’accueil.

"On avait prévu cinq millions d’euros pour ces travaux, on va finalement en mettre dix pour tout faire en rez-de-chaussée, avec des jardins", annonce Lionel Chauvin, président LR du conseil départemental du Puy-de-Dôme. L’ouverture de cette pouponnière de 48 places est annoncée "fin 2026".

Seize places supplémentaires en juin

D’ici là, il s’agit de faire "retomber la pression". Pour cela, 37 places de pouponnières adaptées pour une prise en charge de moyen/long termes doivent être créées, dont 16 dès juin 2024 (sept au château des Qayres à Clermont-Ferrand, neuf aux Martres-de-Veyre). "L’enjeu est de faire sortir les enfants qui n’ont plus leur place dans la pouponnière du CDEF, qui doit être réservée aux situations urgentes", explique-t-on au Département.

La création de 80 places en villages d’enfants et de 42 places en multi-sites (notamment à Issoire), d’ici 2026, doit aussi permettre de désengorger le CDEF puisque ces structures accueilleraient des fratries, parfois composées de nourrissons.

Reste une question : pourquoi tout cela n’a pas été engagé plus tôt, étant donné l’explosion des besoins ces dernières années ? Lionel Chauvin renvoie la balle à ses prédécesseurs. "Tout ce qui n’a pas été fait, il faut le mettre en place aujourd’hui", regrette-t-il, annonçant la tenue d’une session extraordinaire du conseil départemental consacrée à la protection de l’enfance en juin.

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