Avant Racing - ASM Clermont, Anthony Belleau prêt à endosser le statut de numéro 1 à l'ouverture
Joueur à la persévérance aiguisée, Anthony Belleau a su digérer une première saison à l’ASM compliquée avant de donner, en début d’année, la pleine mesure de ses capacités. Remis d’une blessure musculaire, il revient à point nommé pour remplacer Benjamin Urdapilleta, l’autre demi d’ouverture, actuellement un peu plus dans le dur.
Il y a un an, Christophe Urios, peu satisfait du rendement de ses deux ouvreurs (Anthony Belleau et Jules Plisson) sur les premiers mois de son mandat clermontois, prenait une décision radicale. Celle de recruter, hors plans initiaux, un numéro 10, taillé pour être le numéro 1 à l’ASM.
C’est ainsi que le protée Benjamin Urdapilleta, à 37 ans, quittait Castres pour rejoindre Urios (son mentor) à Clermont.
Il fallut alors à Anthony Belleau, mais aussi Jules Plisson, encaisser le coup. Le second, en fin de contrat dans trois mois et très peu utilisé cette saison, ne sera plus là l’été prochain (il a signé à Aix en Pro D2). Le premier, arrivé de Toulon en juillet 2022, portera encore les couleurs de l’ASM la saison prochaine.
Pour une place de numéro 1Où en est aujourd’hui la hiérarchie des ouvreurs à Clermont?? En début de saison, l’Argentin Urdapilleta était clairement identifié comme l’option numéro une. Six mois plus tard, la donne a changé. Déjà en raison des pépins qu’a subis l’ancien castrais. Biceps, épaule, son corps n’a pas été épargné. Cette semaine, lors de l’entraînement ouvert au public, c’est l’ischio-jambier (cuisse) qui a très probablement lâché.
Benjamin Urdapilleta est donc sur le flanc pour plusieurs semaines. Heureusement, Anthony Belleau est revenu dans le jeu, après une blessure à la cuisse juste avant la reprise en février à Bayonne. L’ancien joueur du RCT a ainsi vu son élan coupé alors qu’il enchaînait les bonnes performances.
« À l’image de l’équipe, il montait en puissance sur ce cycle positif pour nous, confirme Frédéric Charrier. Sa blessure nous a handicapés, c’est certain, d’autant que Benji (Urdapilleta) revenait lui de blessure et n’était pas totalement prêt ».
Un chiffre : 82 Le pourcentage de réussite au pied (38 réussis sur 46 tentés) d’Anthony Belleau cette saison. Sur son premier exercice à Clermont, la saison dernière, l’ouvreur - buteur n’était qu’à 68 % de réussite (67 réussis sur 98 tentés).
Sur le début de l’année, quand l’ASM ramenait des points de Paris, une victoire de Castres et assurait sa qualification en Challenge Cup, Belleau maîtrisait son rugby et faisait donc avancer son équipe. Comment l’intéressé a-t-il vécu cette montée en puissance?? « On va dire que les feux étaient au vert physiquement et mentalement. Et il y avait la dynamique de groupe. Voilà, tout était plutôt bien aligné, avec un peu plus de confiance aussi qui fait que je tente plus de choses ».
"Je n’ai jamais lâché, j’ai continué à travailler et j'ai persévéré"En confiance, Anthony Belleau a donc trouvé une belle réussite face aux perches, une aisance supérieure aussi dans l’animation du jeu. Il a surtout fait preuve de persévérance, pour ne pas se laisser manger le cerveau.
« Je n’ai jamais lâché, j’ai continué à travailler. Je le redis, c’est plus facile quand le groupe se trouve ».
Avant la rencontre au Racing de ce samedi (17 heures), l’ASM va donc s’appuyer à nouveau sur Belleau. Frédéric Charrier, le coach des lignes arrière n’a pas de doute sur son retour au premier plan.
« Antho est un bon animateur, fiable et qui se prépare bien. Son expérience est importante aussi et je trouve que c’est un garçon stable. En tout cas, il a la qualité technique, il est sûr défensivement et il est capable de piloter le jeu, de prendre ses responsabilités. En janvier, il était bien physiquement et il amenait de la vitesse à notre jeu. C’est aussi pourquoi on était efficace ».
À sept journées de la fin, malgré la pression du résultat, Clermont espère retrouver un ouvreur qui assure, tienne le choc et rassure. Un Anthony Belleau libéré peut également tenter des choses. « L’inspiration permet parfois de débloquer des situations. Dès fois, ça marche, parfois non », concède l’ouvreur. L’essentiel est aussi d’oser… C’est ce qu’on attend d’un numéro 10.
Christophe Buron