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Soupçons de maltraitance sur des enfants en Creuse : "Je n’imaginais pas mettre le nez dans un traquenard pareil"

Soupçons de maltraitance sur des enfants en Creuse :

Un lieu de vie dépendant de l’entreprise Anvie, situé au lieu-dit Le Dognon, commune de Saint-Maurice-la-Souterraine, est fermé depuis une semaine. Méthodes musclées de la part de l’encadrement, manque de formation des éducateurs et crises à répétition des enfants pensionnaires ont alerté les autorités. Une enquête a été ouverte pour des soupçons de maltraitance.

Un cochon traversait la rue principale du Dognon, avant-hier matin, poursuivi par une équipe avec bétaillère et lasso… Curieuse scène dans ce gros village de Saint-Maurice-la-Souterraine, jadis traversé par la RN20, mais devenu bien calme depuis que l’autoroute l’a remplacée. Dans ce calme, le réseau national Anvie tenait un lieu de vie destiné aux jeunes en très grande détresse, dont les activités sont suspendues depuis une semaine. Il accueillait cinq enfants.

Une enquête ouverte

D’après nos informations, la direction chercherait à vider le site – dont les animaux de sa petite ferme – après que les gendarmes ont retiré les enfants, vendredi 22 mars. Dans le même temps, une enquête était ouverte par le Parquet de Guéret sur les conditions d’accueil et de potentiels mauvais traitements, tandis que le responsable du lieu était mis à pied. Tout a éclaté, la veille, jeudi 21, par un enfant d’une dizaine d’années… qui était grippé.

Plusieurs éducateurs racontent la scène. Récemment arrivé dans le foyer, il était déjà malade mais n’a pas vu de médecin. Ne voulant pas travailler lors de l’atelier maraîchage, le responsable l’oblige, lui et un encadrant, à marcher 15 km. C’est l’une des premières journées de chaleur printanière, l’enfant s’effondre au bout de 7 km. Le responsable qui vient les récupérer autorise alors l’éducateur (*) à l’emmener à l’hôpital de Guéret. Non sans prévenir que si l’enfant n’a rien, ils seront quittes pour une marche de 30 km au retour…

Habilité à accueillir 4 enfants, le lieu de vie du Dognon en accueillait 5 ces dernières semaines.

Un médecin qui alerte sur la situation

Double dose ! Mais cela n’arrivera pas : devant le médecin des Urgences, l’enfant fiévreux révèle ce qu’il traverse depuis quelques jours. Et l’éducateur qui l’accompagne décide lui aussi de se livrer. “Tilt” pour le médecin qui est aussi régulateur au Samu : au bout du 15, il a déjà reçu des appels de détresse en provenance de cette adresse. Il donne finalement l’alerte aux autorités. Dans la foulée, plusieurs salariés sortent du bois, sous couvert d’anonymat. Dimanche après-midi, La Montagne et Le Populaire du Centre reçoivent des premiers témoignages. Ils s’enchaînent en début de semaine. Décrivant une situation qui a totalement dérapé au fil des mois sur ce terrain déjà difficile des mineurs en situation de rupture.

Au bout du bout de la prise en charge, il y a parfois des méthodes musclées. Mais légales. Or, au Dognon, estiment-ils, cela va trop loin. Par exemple sur la contention des jeunes en cas de crise : ceinturer un enfant est une chose, le plaquer sur une voiture en est une autre. Les faits sont énumérés : gifles, actes et paroles sexistes, gestes déplacés sur les jeunes comme les femmes adultes, privation de goûter ou de repas, marches forcées…

Je n’imaginais pas que j’allais mettre le nez dans un traquenard pareil… On était vraiment pris en étau…

Les visites aux familles sont rares. Soumises à l’approbation de l’Aide Sociale à l’Enfance, elles sont parfois interdites par la direction du Dognon. « Un jour, un enfant s’est vu déchirer ses billets de train, exprès, devant ses yeux, pour lui faire mal et en lui disant qu’il ne partirait pas chez sa mère », nous décrit-on. Les personnels essayent de faire remonter de tels agissements à la direction nationale. Plusieurs fois. Laquelle répond, selon les mêmes dires : « Faites ce que la direction locale vous dit ». Au sentiment d’une direction locale défaillante, s’ajoute l’idée d’une direction nationale complaisante. Le soupçon qu’un système est en place, avec un gros business derrière (lire par ailleurs). Localement, des personnels évoquent une chape de plomb, une soumission à l’autorité. Ils doutent, se désolidarisent de ceux qui les emploient.

Position délicate : « [Les collègues moniteurs] faisaient des tâches qu’on leur demandait par habitude. Ils avaient une pression psychologique qui les poussait à faire ces choses par peur de perdre leur emploi », résument certains. « Je n’imaginais pas que j’allais mettre le nez dans un traquenard pareil… On était vraiment pris en étau… Et le soir quand on rentrait chez nous, on était mal… », expliquent d’autres salariés. Qui précisent avoir tout tenté, dans les marges de manœuvre qui étaient les leurs, pour essayer d’égayer le quotidien des enfants. Quitte à ce que ce soit en cachette. « On changeait la radio dans la voiture pour leur faire plaisir… Ce sont les enfants eux-mêmes qui remettaient la station de départ quand on revenait au lieu de vie, de peur que la direction nous réprimande, eux et nous… » Quand ils le peuvent, à l’abri des regards, les encadrants font poser bêches et pioches aux enfants pour glaner un bref moment de répit qui a le goût de l’éphémère.

Le lieu de vie du Dognon est un corps de ferme centenaire rénové situé sur la commune de Saint-Maurice-la-Souterraine.

Un quotidien de labeur

« Quand ils ne sont pas au support (au maraîchage), ils vont planter des légumes dans le jardin du responsable », révèle des personnels qui mentionnent à demi-mot du travail dissimulé. « Un jour les enfants eux-mêmes ont dit “on n’est pas des esclaves !” Il leur a été répondu : “si, vous êtes de la main-d’œuvre bon marché” ». Et quand ils ne travaillent pas la terre, les enfants doivent donc marcher. Une activité également promue dans le projet de “mise au vert” de ces enfants. Mais qui revêt un caractère plus punitif qu’épanouissant. « Ils appellent ça des marches éducatives, expliquent des salariés. Ça pouvait aller jusqu’à 30 km, et quelles que soient les conditions, dans la tempête ou sous le soleil tapant… »

Dans le hameau, les voisins peuvent en effet observer éducateurs et enfants qui marchent ensemble. « Parfois, c’était même en pleine nuit », raconte l’un d’entre eux. Ils entendent aussi des cris, régulièrement. Sans toutefois pouvoir distinguer s’il s’agit d’une crise inhérente aux difficultés personnelles ou à de mauvais traitements. Là est une difficulté. Comment évaluer la vraie nature de ce qu’il se passe dans cette bulle. Car les voisins, comme la municipalité, font bien ressortir une forme d’autarcie. Qui n’est pas sans faire écho à la chape de plomb. Un projet autour du fleurissement fut bien évoqué voici quelques années entre le lieu de vie et la mairie, mais il est resté sans suite.

Des voisins inquiets, d’autres crédules

Hormis lors des portes ouvertes, une fois dans l’année, les interactions avec la population locale se limitent au “bonjour bonsoir”. « Les jeunes saluent en passant devant chez nous. Des fois on entend crier… Mais leur passé ne doit pas être facile, raisonne une riveraine. Il faut bien que quelqu’un s’occupe de ces pauvres gamins. Et si ça ferme c’est bien dommage car il n’y aura plus rien du tout ici », réagit-elle en apprenant les développements des derniers jours.

Mais on a vu des trucs que personne ne croirait, qu’il aurait fallu filmer !

Réaction différente dans une autre maison, très proche : « On est content si ça bouge, car les faits allaient s’aggravant au fil du temps, souffle une habitante sur l’air du soulagement. En une année, la situation s’est vraiment dégradée. Les cris, les fugues, ça n’arrêtait pas ». À dire vrai, ni elle, ni son époux, ne sont surpris par les témoignages accablants sur les méthodes. « Quand nous sommes arrivés il y a une vingtaine d’années, c’était une famille d’accueil. Il y avait déjà des enfants difficiles mais cela n’avait rien à voir. Ensuite la maison a changé de propriétaire et de fonctionnement… Ils vantaient une saison entière à la campagne, de pouvoir diminuer de moitié les médicaments que prennent les enfants grâce à un séjour… Mais on a vu des trucs que personne ne croirait, qu’il aurait fallu filmer ! »

Plusieurs fois, des jeunes se retrouvent “réfugiés” dans leur jardin. « Un jour, une fille vient se cacher chez nous… Elle disait vouloir se sauver de là, vouloir rejoindre son père… La direction est venue la récupérer et nous a expliqué qu’au lieu de père, c’était surtout son maquereau. Alors que devait-on faire ? », résume ce voisin. Si cela se reproduit, le couple reçoit la consigne de prévenir seulement la direction. Et affiche donc son contact sur le frigo. Mais c’est un dilemme. Car ils sentent bien que quelque chose cloche, aussi, dans ce lieu de vie. Ils alertent plusieurs fois les gendarmes entre l’été et l’automne dernier. Et tendent aussi la perche au responsable du site : « Je lui ai demandé si l’équipe était formée pour tout ça. Il m’a certifié que oui. J’insistais, il m’affirmait que tout était en règle ».

L'arbre qui cache la forêt

Mais là se trouve sans doute une autre faille. Si le lieu de vie reçoit bien un agrément des services sociaux, il ne faut aucune qualification pour y travailler, à la différence de ce qui est requis dans d’autres types de structures (lire par ailleurs). Les personnels évoquent le cas d’un de leur collègue, ancien militaire : recruté en visio et arrivé là pour un changement de vie et d’orientation professionnelle, il a vite compris que ce n’étaient pas ses qualités humaines ou ses compétences manuelles qui étaient recherchées, mais bien son passé lié à la force et à l’autorité. Le directeur local, lui, est surtout connu dans la région pour des activités en rapport avec l’écologie, l’apiculture. Mais pas la jeunesse.

« Notre société est procédurière sur bien des choses, mais quand ça l’arrange, elle ne l’est plus du tout », résume le voisin, outré par les méthodes supposément employées dans le lieu. Il veut élargir la réflexion sur ce que raconte cette histoire. Il cite une phrase qui resurgit souvent en politique – et qui proviendrait de Mandela : « On juge une société à la manière dont elle traite ses enfants ». Et de poursuivre : « Il y a des jeunes déglingués que l’on planque ici car on ne sait plus quoi en faire. Ils sont en marge du système, mais cela fait partie du système. Il suffit de les mettre à la campagne avec des gars costauds autour ».

Ce riverain songe au directeur du site, et encore cette anecdote, autour du fameux cochon : « il venait de se sauver une nouvelle fois, le directeur a dit “ça fait plusieurs fois qu’il n’accepte pas son projet de vie, il va finir en saucisson” ». 

 

(*) Nous avons fait le choix d’anonymiser tous les intervenants afin de respecter la procédure en cours et préserver le secret des sources, d’autant plus dans un contexte d’hyperproximité.

Note. Contactée à plusieurs reprises, la direction de l’entreprise Anvie n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

 

Floris Bressy et Vincent Faure

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