Comment ces trois communes de l'agglo de Brive comptent rattraper leur retard en matière de logement social
Parce qu’elles sont déficitaires en habitat locatif social, trois communes de l’Agglo de Brive, en Corrèze, ont signé un contrat avec l’État pour rattraper une partie de leur retard.
Officiellement, on parle de contrat de mixité sociale (CMS) ; plus simplement, c’est un mécanisme de rattrapage, mais le préfet de la Corrèze préfère parler "d’un engagement commun pour identifier des leviers", afin de développer le logement social et d’aider certaines communes à respecter l’article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU).
Le 21 mars 2024, les maires de Malemort, Ussac et Saint-Pantaléon-de-Larche, accompagnés par l’Agglo de Brive, ont signé avec l’État une feuille de route pour engager des programmes d’ici à 2025, un total d’environ 300 logements sociaux.
Un accompagnement "intelligent"Le mot est jugé péjoratif, synonyme pour beaucoup de barres d’immeubles, de populations à problème. C’est pour cela qu’Ussac, par exemple, fait aujourd’hui figure de mauvais élève, avec un taux de logement social de seulement 4,5 %, alors que la loi lui impose 20 %. Les pénalités sont de l’ordre de 120.000 euros par an.
"Nous avons besoin de ce type de locatif", plaide pourtant Laurent Darthou, maire de Malemort.
Tout est lié. Sans l’installation de familles, nos écoles risquent de perdre des classes.
Pour cet élu, ce fameux contrat de mixité sociale ne doit pas être vu comme "un outil contraignant", mais comme un accompagnement "intelligent", en faisant le choix d’un logement de qualité, "adapté à nos territoires", en général des pavillons ou des petits collectifs.
Ces trois communes font face à des freins objectifs : le risque d’inondation est fort à Malemort et Saint-Pantaléon, et les collines d’Ussac se prêtent assez peu à un coût de construction raisonnable.
Le prix du foncier, un frein objectifPour toutes, le prix du foncier devient épineux, renforcé par la diminution drastique des zones constructibles : de 160 à 30 hectares pour Ussac ; de 240 à 35 hectares pour Saint-Pantaléon ; de 257 à 57 hectares à Malemort.
Des contraintes que ne veut pas ignorer l’État :
Je mesure à quel point ce n’est pas facile de construire, commente Étienne Desplanques, le préfet. Mais le logement social, ce n’est pas du sous-logement. C’est proposer un habitat décent et raisonnable aux plus modestes. C’est un facteur d’attractivité pour un territoire
Une position que partagent désormais les élus. À Saint-Pantaléon-de-Larche, le dossier est ouvert depuis 2015 "pour accélérer les initiatives".
Le contrat de mixité sociale se veut comme une boîte à outils : il permet d’identifier des terrains disponibles, de faire intervenir des organismes spécialisés, de mobiliser des subventions, d’enclencher des opérations programmées d’amélioration de l’habitat.
"Il faut jouer collectif pour offrir du logement à prix modéré", insiste Hélène Lacroix, élue en charge de l’habitat à l’Agglo de Brive. Sur son périmètre, 60 % de la population peut prétendre à un logement social.
Malemort. À ce jour, la quatrième ville du département en nombre d’habitants compte 10,20 % de logements sociaux. Plusieurs programmes sont ou vont être engagés. Au total, 197 logements sociaux supplémentaires sont programmés sur Malemort d’ici à 2026. Saint-Pantaléon-de-Larche. Cette commune vient officiellement de passer la barre des 5.000 habitants selon les résultats du dernier recensement (5.119 exactement). Son taux de logement social s’établit à 11,5 %. Depuis 2015, la municipalité a multiplié les initiatives à travers des opérations immobilières mixant logements sociaux et accès à la propriété. D’ici à 2025, l’objectif de rattrapage est fixé à 64 logements, mais Alain Lapacherie, le maire, estime pouvoir aller jusqu’à 76. Ussac. C’est le mauvais élève du département, avec seulement 4,5 % de logements sociaux pour un peu plus de 4.200 habitants. D’ici trois ans, ce taux devrait atteindre 7 % avec des opérations prévues au Couderc (28 logements)?; à la résidence la Mouneyrie (16)?; dans l’auberge Saint-Jean (7)?; aux Combettes (13) et enfin aux Champs et à La Chassagne, près du parc des sports (40).