Le trafic de stupéfiants allait bon train place Delille, à Clermont-Ferrand : trois hommes condamnés
Cinq ans après le démantèlement d’un trafic de stupéfiants qui s’était établi place Delille, à Clermont-Ferrand, trois hommes étaient jugés devant le tribunal dernièrement.
L’affaire démarre par une overdose. Celle dont est victime un homme. Heureusement, il survit. Très vite, les enquêteurs identifient son dealer puis remontent le fil d’un trafic qui avait pris pied place Delille, à Clermont-Ferrand, entre 2018 et 2019.
Cinq ans après, après plusieurs renvois, deux fournisseurs et deux revendeurs sont sommés de s’expliquer devant le tribunal. Les deux premiers sont absents à l’audience.
Ils reconnaissent les faitsDétenu dans le cadre d’une autre affaire, l’un devait comparaître en visioconférence. Mais il a refusé de sortir de sa cellule. Il sera jugé ultérieurement. L’autre, de nationalité turque, a disparu des radars.
Reste, debout, face aux juges, les regards résignés, deux hommes de 42 et 52 ans qui reconnaissent les faits sans difficulté. Le quadragénaire, consommateur de cocaïne à l’époque, achetait cette drogue auprès de l’un des absents. Il la revendait à divers clients, dont celui qui a fait l’overdose. "Le jour où c’est arrivé, cela m’a vacciné, j’ai arrêté", confie ce Puydômois, devenu boulanger.
Le second dealer, SDF au moment de son interpellation, s’était lancé dans le même commerce, place Delille. "Vous pensez quoi, d’avoir contribué à un trafic de stupéfiants ?", interpelle Stéphane Descorsiers, le président. "Du temps gâché…", lâche le quinquagénaire sans plus de commentaires.
"Ce n’était pas vraiment le sens de ma question", reprend le magistrat.
"On ne parle pas de carreaux de chocolats mais de produits toxiques particulièrement dangereux."
Les deux affirment avoir tourné la page. "Certes, les faits sont anciens mais ils sont graves", souligne Fabienne Cancelier au parquet. Elle veut douze mois de prison ferme et une amende de 5.500 euros pour le premier et dix mois dont quatre avec sursis probatoire pour le second, et trente-six mois avec mandat d’arrêt pour le fournisseur turc.
Me Charlotte Depardieu, avocate du quinquagénaire, évoque la pression subie par celui-ci de la part de l’un des fournisseurs. "Il se trouvait alors au plus bas de la précarité et au pire de l’addiction", décrit-elle, avant de mettre en avant ses nombreux efforts pour se réinsérer.
Son client est condamné à un an de prison assorti d’un sursis probatoire de deux ans, le quadragénaire à deux ans dont un assorti d’un sursis probatoire de deux ans (la partie ferme sera à aménager) et 4.000 euros d’amende.
Le ressortissant turc, Gokhan Darici, lui, écope de trois ans de prison et 15.000 euros d’amende, avec mandat d’arrêt. Il a en outre l’interdiction définitive du territoire français.
Olivier Choruszko