Les habitants du bassin de Riom pourront compter, en cas de crise, sur la ressource de la Société des eaux de Volvic

Le Smuerr a désormais la possibilité de pomper de l’eau dans un puits de la Société des eaux de Volvic pour alimenter en eau potable le bassin de Riom.

Si cette solution avait été possible l’été dernier, nul doute qu’elle aurait été mise en œuvre, au plus grand soulagement de tous les responsables du territoire.

En cas de crise sur l’approvisionnement en eau, comme cela a été le cas pendant l’été 2023, la Société des eaux de Volvic pourra mettre au pot commun à raison de 1.000 mètres cubes d’eau par jour. Cette eau permettra de compléter les apports de l’eau du Goulet, exploité par le Smuerr, mais aussi ceux qui sont le fruit de l’interconnexion des réseaux, notamment avec le Siaep (syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable) Plaine de Riom, qui exploite des captages dans la nappe alluviale de l’Allier.

Précisément, le Smuerr (Syndicat mixte des utilisateurs en eau de la région riomoise), qui assure la production d’eau potable pour les habitants de RLV et pour une partie de ceux desservis par le Siaep Plaine de Riom, a désormais accès à l’eau d’un puits de la Société des eaux de Volvic. Les deux réseaux ont été interconnectés au niveau du Goulet, à Volvic. Le syndicat, public, pourra piocher dans la ressource de la société privée quand le débit de son propre captage au Goulet, non plus que les autres ressoures, ne suffiront à assurer l’approvisionnement de la population en eau potable. Les mètres cubes d’eau qui seront ainsi récupérés seront tout de même décomptés des volumes de prélèvement autorisés à la SEV.

Cette solution sera mise en place en dernier recours, quand toutes les autres solutions auront déjà été activées, c’est-à-dire quand les autres interconnexions possibles seront déjà en fonctionnement.

Visite du captage d'eau potable du Goulet (Smuerr) à Volvic, au fond d'un galerie de 700 mètres, qui alimente près de 60.000 personnes autour de Riom

Depuis une quinzaine d’années, la SEV n’exploite plus l’eau du puits concerné par cet accord, le puits F6. Bien que prélevée à 48 mètres de profondeur, l’eau qui en est extraite n’est pas une eau minérale, comme celle qui est embouteillée. Elle n’en a pas l’agrément. Elle n’en demeure pas moins « de très bonne qualité », assure Emmanuel Gérardin, le directeur de la Société des eaux de Volvic.

« C’est une épée de Damoclès en moins sur nos têtes », se réjouit Frédéric Bonnichon, président de la communauté d’agglomération Riom Limagne et Volcans. Car le captage public du Goulet s’affaiblit au fil des années. Son débit se situe entre 130 et 150 litres/seconde, soit bien en deçà des droits d’eau accordés naguère, à 167 L/s. Or cette ressource est capitale pour près des 60.000 personnes qui vivent en aval. « En janvier 2023, la diminution de la ressource avait fait craindre qu’à terme, il puisse y avoir une rupture de la fourniture », reconnaît Laurent Thévenot, maire de Volvic et président du Smuerr.

Cet accord sera traduit réglementairement pas deux arrêtés préfectoraux, le premier autorisant le Smuerr à puiser dans un puits de la SEV, le second autorisant l’utilisation de cette eau pour la consommation humaine.

L’idée de cette interconnexion des réseaux Smuerr et SEV a été lancée lors d’une réunion sur le comité de transparence sur l’impluvium de Volvic. Pour Joël Mathurin, préfet du Puy-de-Dôme, c’est la première pierre du pacte territorial de gestion globale et durable de l’eau. Cette réflexion est menée dans tout le département à l’occasion du « Printemps de l’eau » voulu par le préfet. Ce cycle aboutira en juin à une conférence territoriale de l’eau, sur le modèle du Conseil national de refondation.

Jean-Baptiste Ledys