Le premier ministre espagnol songe à démissionner suite à l'ouverture d'une enquête contre son épouse
Cette enquête préliminaire contre Begoña Gómez porte sur "des délits présumés de trafic d’influence et de corruption", a annoncé mercredi 24 avril la justice espagnole.
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a déclaré mercredi 24 avril, dans une lettre publiée sur X, qu'il envisageait sérieusement de démissionner suite à l'annonce de l'ouverture d'une enquête contre son épouse pour trafic d'influence et corruption.
"Dans ma tête, il est nécessaire de m'arrêter et de réfléchir", a-t-il écrit, ajoutant qu'il devait décider "si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur". Il a précisé qu'il annoncerait sa décision lundi devant la presse et qu'il suspendait ses activités d'ici là.
"Harcèlement"Cette enquête préliminaire contre Begoña Gómez a été ouverte le 16 avril après une plainte de l'association "Manos limpias" (Mains propres), un collectif considéré comme proche de l'extrême droite, a informé dans un court communiqué le tribunal supérieur de justice de Madrid. Elle est placée sous le sceau du "secret de l'instruction".
Pedro Sánchez a dénoncé une plainte basée sur des faits "inexistants" et une campagne de "harcèlement" menée par des médias "ultraconservateurs" et soutenue, selon lui, par l'opposition de droite et d'extrême droite contre son épouse. "Je ne suis pas naïf", a-t-il ajouté, "je suis conscient du fait qu'ils portent plainte contre Begoña, non pas parce qu'elle a fait quelque chose d'illégal, car ils savent bien que cela n'est pas vrai, mais parce qu'elle est mon épouse".
"Tout finira par se savoir"D'après El Confidencial, média en ligne à l'origine de cette révélation, l'enquête se concentre principalement sur les liens de Begoña Gómez avec le groupe espagnol de tourisme Globalia, propriétaire d'Air Europa, au moment où la compagnie était en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir des aides face à la lourde chute du trafic aérien provoquée par la pandémie de Covid.
L'opposition de droite a appelé mercredi le Premier ministre à "donner des explications aux Espagnols", par la voix d'Ester Muñoz, membre de la direction du Parti Populaire, de droite. "Tout finira par se savoir", a prévenu un porte-parole du parti, Borja Semper.
Avec AFP