Quand le fumier produit de l'or vert : le site de méthanisation de Marcillat-en-Combraille officiellement inauguré
Six mois après sa mise en service, le site de méthanisation de Marcillat-en-Combraille (Allier), inauguré ce vendredi 26 avril, semble donner satisfaction aux treize agriculteurs qui le gèrent.
Le temps d’une inauguration, ce vendredi 26 avril, Frédéric Blanchonnet a délaissé son exploitation pour s’emparer d’un micro et faire découvrir aux élus le site de méthanisation de Marcillat-en-Combraille (Allier), entré en fonction le 25 octobre.
"Cette unité, ce n’est pas qu’une histoire de chiffres. C’est surtout une histoire d’hommes et de territoire", a déclaré devant un parterre d’invités le président de la SAS Agri Combraille Bio Energie 03 qui gère le site.
Du biogaz dans le réseau montluçonnaisL’aboutissement d’un projet qui a germé dans la tête de Frédéric Blanchonnet et de ses associés en 2016. L’objectif est de fournir du gaz à GRDF pour alimenter le réseau montluçonnais. "Nous livrons du gaz tous les mois. Pour l’instant, tout se passe bien même s’il faut parfois gérer des pannes ou des problèmes de bourrage. Mais cela fait partie du jeu", explique Damien Taillardat, éleveur bovin à Saint-Marcel-en-Marcillat et l’un des treize associés.
Une surveillance de tous les instants qui a poussé ACBE 03 à embaucher un salarié à temps plein car "s’occuper d’un site comme celui-là, ce n’est pas qu’une diversification, c’est quasiment un deuxième métier". Au point de prévoir une ou deux embauches supplémentaires dans les années qui viennent.
De plus en plus de sitesUne réussite qui ravit Mathieu Issartel, gérant de l’entreprise Sud-Ouest Biogaz basée à Toulouse. C’est lui qui a supervisé la construction du site de Marcillat. "Je travaille dans ce secteur depuis près de vingt ans et à l’époque, en France, ce genre d’unités de méthanisation était très rare. Je me souviens qu’à l’époque, j’emmenais mes clients en Allemagne, pays précurseur dans le domaine, pour voir ce qui se faisait là-bas".
Aujourd’hui, les sites de méthanisation poussent comme des champignons. Dans l’Allier, il en existe neuf. "C’est un processus vertueux puisque rien ne se perd. On utilise le fumier pour le transformer en gaz et les résidus permettent de fertiliser les champs", se félicite Christophe Jardoux, président de la FNSEA 03. Avant de prévenir : "Il faut faire attention au ressenti de la population et bien expliquer les projets en amont pour que les gens ne se braquent pas et qu’ils comprennent que cela peut apporter une plus-value à nos territoires".
Martial Delecluse