Au Clermont Foot, Ahmet Schaefer et sa holding face à l'échec de deux relégations
Un jour après la relégation de Lustenau, le Clermont Foot est également retombé en Ligue 2. Pour Ahmet Schaefer et sa holding Core Sports Capital, qui n’avaient jamais connu pareil échec, il faudra aussi rebondir.
On a vu John Textor au stade Gabriel-Montpied, mais pas Ahmet Schaefer. Pendant que le président lyonnais allait serrer des louches et enchaîner des selfies près du parcage des supporters de l’OL, dimanche soir, le propriétaire du Clermont Foot a finalement renoncé, pour raisons familiales, à se rendre en Auvergne.
Mais alors que Textor a parfois paru plus intéressé par le match de son autre club, Botafogo - qu’il a pu suivre en direct sur son portable -, le patron clermontois n’a rien raté du défi de ses joueurs. Tant pis si son absence a pu susciter quelques interrogations, au stade : l’enjeu, pour lui, est resté déterminant, d’autant plus en raison du tournant que sa holding Core Sports Capital a vécu, ce week-end.
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Pour le coup, le mimétisme que le Clermont Foot a opposé à son club satellite de Lustenau n’a pas fait sourire, en interne. En Bundesliga autrichienne, le club détenu à 25 % par le président clermontois a acté sa relégation samedi, un jour avant l’officialisation de celle du club clermontois. Le contraste est saisissant avec les dernières saisons : alors que le CF63 avait découvert la Ligue 1 il y a trois ans, Austria Lustenau avait retrouvé l’élite après vingt-deux ans d’absence, juste une année après Clermont. Mais les effets de la recette d’Ahmet Schaefer se sont estompés au même moment.
C’est un échec, forcément, mais aussi quelque chose de nouveau pour le responsable de 41 ans. Depuis son arrivée dans le paysage footballistique français, le dirigeant suisse avait surfé sur une vague incroyable, entre la montée et les maintiens en Ligue 1, l’accession de Lustenau, la mise en avant de la formation clermontoise, notamment finaliste de la Coupe Gambardella en 2023, mais aussi les très bons coups sur le marché des transferts, le développement des infrastructures…
La façon dont le Clermont Foot va rebondir, la saison prochaine, va aussi mettre à l’œuvre la méthode Schaefer. Au-delà du cas de Lustenau, où Core Sports Capital demeure minoritaire, le club auvergnat va effectuer un retour en Ligue 2 avec plus d’arguments et de moyens que quand il l’avait quittée, en 2021. Cet automne, l’ouverture du centre d’entraînement offrira aux joueurs et au staff de meilleures conditions de travail. L’attractivité clermontoise en sera encore améliorée, comme l’a été celle de son centre de formation, dont le budget a été triplé depuis l’arrivée des dirigeants.
« J’ai beaucoup aimé l’ambiance, c’est comme ça que j’ai connu le Clermont Foot, c’est comme ça que je l’imagine »Le CF63 a tout de même évité le pire, puisque sa réserve est en bonne voie pour se maintenir en National 3, à une journée de la fin, ce que les U19 Nationaux ont réussi à faire, même dans la douleur. La relégation des U17 au niveau régional est en revanche une mauvaise nouvelle pour un club qui se doit d’offrir à ses jeunes joueurs un niveau de compétition suffisamment intéressant pour les faire évoluer.
Reste que le Clermont Foot a beaucoup gagné en trois ans de Ligue 1, qui « ont grandement fait évoluer le club » d’après Yohann Magnin. L’enfant du club sait de quoi il parle, et la façon dont la saison s’est conclue, avec une communion avec les supporters qui a mieux collé à l’identité du club que la grève d’avant Brest et les embrouilles d’après Montpellier, a donné de quoi garder la foi.
« J’ai beaucoup aimé l’ambiance, c’est comme ça que j’ai connu le Clermont Foot, c’est comme ça que je l’imagine », conclut le capitaine, alors que le club devra aussi entretenir, en Ligue 2, la ferveur des années Ligue 1.
Laurent Calmut