Quatre nationalités dans une équipe de volley : quand les "Scaarabées" prônent le partage à Aurillac
Deux Syriens, deux Algériens, un Afghan et un Français réunis dans une équipe de volley à 4 contre 4. Ce sont les « Scaarabées », une équipe montée il y a cinq ans, qui s’est développée et qui s’est fait sa place dans le championnat loisir du Cantal.
Soir de finales au gymnase des Camisières d’Aurillac, lundi 13 mai. Après toute une saison de confrontation, les dernières équipes loisirs de volley à 4 contre 4 du Cantal encore en lice s’affrontent pour décrocher la coupe des Volcans ou celle des Gentianes.
Sur le terrain, les « Scaarabées » du Sporting cheminots athlétique aurillacois (Scaa) s’apprêtent à affronter les Ewoks du Mauriac VB. « Ça va être chaud, c’est une équipe très forte. Mais on va se faire plaisir », témoigne Bruno Campergue, le doyen de l’équipe des « Scaarabées » mais aussi le seul Français.
Avec lui, deux Syriens, Ahmad et Anas, un Afghan, Omid, et deux Algériens, Fathi et Mourad. C’est ce dernier qui est à l’origine de la création de cette équipe, en compagnie de Bruno. « J’étais bénévole à Emmaüs quand j’ai rencontré Mourad. Je lui ai soumis l’idée. Il est toujours enthousiaste, toujours partant, donc on a lancé l’équipe. »
Une année couronnée de succès« Je ne savais pas jouer, je n’en avais jamais fait, à part au collège, mais je me suis dit : “Pourquoi pas ?” », raconte Mourad. C’était il y a cinq ans.
Depuis, l’équipe a grandi, s’est renouvelée. Plusieurs nationalités y sont passées comme un Mongol, un Rwandais, un Marocain… « Cette équipe nous permet de faire des rencontres, de partager, entre nous, mais aussi avec les autres équipes », explique Mourad. Les joueurs évoquent notamment les casse-croûte d’après-match pour lesquels ils préparent régulièrement des spécialités de leurs pays.
Cette année, les « Scaarabées » ont participé à dix-huit matches en plus des deux entraînements hebdomadaires qu’ils partagent avec les autres équipes du Scaa.Montés de la troisième à la deuxième division l’an passé, ils ont fait encore mieux en remportant le championnat cette année.
Pourtant, la plupart n’avaient jamais joué au volley. Beaucoup étaient passés par le football, plus populaires dans leur pays. « J’ai fait du cricket et du basket », témoigne de son côté Omid. Il était toutefois le seul à avoir déjà joué au volley. Arrivé l’an passé, il ne parlait pas du tout français. L’équipe lui a permis de progresser. « Ça nous aide beaucoup pour l’intégration », assure Mourad
Mathieu Brosseau