Attaque mortelle d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure : comment les transferts des détenus sont-ils sécurisés ?
Un fourgon pénitentiaire a été attaqué dans l'Eure, mardi 14 mai. Un détenu s'est échappé et deux agents sont morts. Qu'en est-il de la sécurité de ce type de convoi ?
Deux agents pénitentiaires sont décédés, mardi 14 mai, après l'attaque d'un fourgon par un commando d'au moins cinq hommes, au niveau du péage d'Incarville, sur l'A154, dans l'Eure. Le détenu qui était transporté est parvenu à s'échapper. Il est connu des services de police, notamment pour trafic de drogue.
Le convoi effectuait un transfert entre le tribunal judiciaire de Rouen et la maison d'arrêt d'Évreux. Un trajet d'une heure pour une soixantaine de kilomètres. "Il s'agit de l'une de nos missions quotidiennes", note auprès de BFMTV, Yoan Kara, secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice.
Selon nos confrères, chaque extraction est minutieusement préparée : un profilage permet notamment à l'administration pénitentiaire d'étudier le profil du détenu. Le parcours emprunté est également étudié en amont, et plusieurs itinéraires sont prévus.
Le risque des ralentissements sur les trajets"Nous travaillons toujours sur plusieurs itinéraires. En cas de doute ou sur des profils particuliers, il peut y avoir un changement des itinéraires habituels", détaille auprès de BFMTV, Sébastien Nicolas, secrétaire national de FO Justice.
Le détenu peut être par ailleurs informé au dernier moment de la date et de l'heure de son extraction, notamment lorsqu'il s'agit d'un transfert entre prison. Quand le détenu est présenté à la justice, les audiences sont néanmoins publiques. L'avocat est donc au courant de la présentation de son client devant l'autorité judiciaire, et le détenu connait aussi le jour et l'heure du transfert.
Les extractions doivent faire face aux ralentissements sur les axes de circulation, même si les fourgons sont prioritaires comme les véhicules de la police ou de gendarmerie. Ceux de l'administration pénitentiaire possèdent un badge de télépéage, mais cela n'a pas empêché la voiture du commando de venir percuter le fourgon des cinq agents, mardi 14 mai, après avoir passé la barrière de péage.
"Dès qu'il y a un ralentissement, ça cause une zone de fragilité et la barrière de péage en a été une malheureusement", déplore Sébastien Nicolas. Les agents pénitentiaires sont formés pendant six semaines à la conduite et au tir. Dans les fourgons, ils sont équipés d'un gilet pare-balles et d'une arme de poing, qui "ne fait pas le poids" face à des armes lourdes.