Ce qu'il faut retenir de la première journée des Grandes Rencontres à Vichy
Ce samedi, trois romancières de renom ont répondu aux questions de Philippe Lapousterle sur la scène du Palais des Congrès de Vichy pour la première journée de cette édition 2024 des Grandes Rencontres. Voici ce qu'il faut en retenir avant la suite des réjouissances ce dimanche après-midi.
Des échanges nourris et intimistes.
Une Tatiana de Rosnay décrivant formidablement cette Amérique et ce Nevada qu'elle rêve désormais de voir après les avoir si bien décrits. Une Christiane Rancé voyant en l'Italie une terre de jours heureux, un genre de terre promise où l'humain, l'humain dans tout ce qu'il a de plus divers, reste "au cœur de tout". Et une Rachida Brakni désireuse, dans Kaddour, de rendre hommage à ce père parti trop tôt, bien sûr, mais parti seul, surtout, rejoindre son Algérie natale pour y être inhumé. Une situation douloureuse ayant donné naissance à un premier récit pensé comme une façon de raconter un destin, celui d'un exilé qui aura tout fait pour assurer le meilleur des avenirs à ses enfants. De quoi se sentir "redevable", dixit l'ainée de la famille, dont les mots poignants et anecdotes savoureuses ont littéralement capté l'audience.
La foule au rendez-vous
Une audience nombreuse, précisément, à l'occasion de la première journée d'un rendez-vous ancré dans le paysage local depuis treize ans, et qui attire chaque année des fidèles venus par centaines se nourrir d'échanges aussi savoureux qu'instructifs.
Un prix remis à Christiane Rancé
Deuxième intervenante de l'après-midi, Christiane Rancé a reçu, juste avant d'échanger avec Philippe Lapousterle, le Prix Valery-Larbaud de la Critique pour son livre Bella Italia, un itinéraire amoureux. Un prix qui lui a été remis par les membres et le jury de l'association des Amis de Valery-Larbaud, dont son président Michel Brissaud.
— La Montagne Vichy (@Montagne_Vichy) March 9, 2024Des libraires mobilisés
Comme chaque année, cet événement littéraire et intellectuel est aussi l'occasion de mettre à l'honneur la médiathèque Valery-Larbaud mais aussi les libraires (dont les librairies A La Page et Carnot), qui ont reçu de nombreux visiteurs ayant eu envie d'acheter les livres au terme des échanges. Livres qu'ils ont ensuite pu faire dédicacer par leurs auteurs eux-mêmes.
Des débats qui se poursuivent sur un autre terrain
Ces Grandes Rencontres se poursuivent ce dimanche, sur un terrain un peu différent de celui du roman qui était à l'honneur ce samedi. Avec Jérome Fourquet d'abord, puis avec le philosophe Pascal Bruckner, il sera question de politique, de votes, de pouvoir d'achat, mais aussi "d'idéologie victimaire" qui serait en plein essor dans notre société. De quoi susciter encore bien des échanges instructifs.
Au programme ce dimanche
Jérome Fourquet à 14 h 30. Le politologue viendra évoquer sa France d’après (ed. du Seuil), du nom de son ouvrage où il est question de l’évolution du paysage politique depuis 2017, en songeant à 2027.
Pascal Bruckner à 16 heures. Le romancier et essayiste revient parler de l’essor de cette « idéologie victimaire » évoquée dans son dernier ouvrage, Je souffre donc je suis (ed. Grasset).
Pierre Geraudie