La Région Auvergne-Rhône-Alpes lance un plan d'aide à l'économie de proximité, des campagnes comme des villes
Dans un souci d’« équilibre territorial », le conseil régional va aider commerçants, artisans, forains, taxis et buralistes à hauteur de 100 millions d'euros d’ici à 2028.
Parce qu’elle pèse plus d’emplois dans la région que l’industrie (551.000), l’« économie de proximité » va être soutenue par le conseil régional. Cent millions d’euros sont prévus sur cinq ans, d’ici la fin du mandat. Ce plan est le deuxième volet du programme économique de la majorité, après le plan de relocalisation industrielle engagé dès 2022, a précisé Stéphanie Pernod, vice-présidente en charge de l’économie. Et cela dans un souci « d’équilibre territorial ». Selon les objectifs annoncés vendredi 22 mars, 25.000 entreprises doivent bénéficier de cette aide chaque année et 30.000 emplois doivent être créés d’ici à la fin du plan.
Sept axes d’aides ont été définis pour aider à la création, au développement et à la transmission des entreprises. Une aide au dernier commerce, pouvant atteindre 100.000 euros afin d’éviter la fermeture du dernier commerce d’une commune, est mise en place. La Région se propose aussi d’être caution pour un prêt à taux zéro en partenariat avec une banque régionale. Une aide à l’investissement pouvant atteindre 10.000 euros sera créée. Un soutien aux commerces situés dans les métropoles est aussi prévue. Enfin, des dispositifs spécifiques pour les marchés, les taxis et les buralistes ont été ajoutés.
Notre message aux chefs d’entreprises est simple : vous n’êtes pas seuls.
Pour bien faire connaître toutes ces mesures, une hot-line et un site internet dédié seront prochainement créés. « Nous voulons permettre à tous les habitants de conserver un commerce de village ou de ville où qu’ils vivent », a insisté Stéphanie Pernod. « Notre message aux chefs d’entreprises est simple : vous n’êtes pas seuls », a ajouté Sébastien Dubourg, membre de la majorité et maire du Mont-Dore.
Des "miettes" par rapport à l'aide aux industriesLa délibération a été votée à l’unanimité, même si, à gauche, on a refusé de signer un chèque en blanc à la majorité. Johann Cesa (PS) a regretté que, « comme toujours, derrière des sommes mirobolantes, il n’y a rien de nouveau ». Fabienne Grébert (Écologistes) a estimé que le secteur doit se satisfaire de « miettes », alors que des centaines de millions d’euros sont dédiées à l’industrie.
Toujours soucieux de donner un avis équilibré, le PRG s’est félicité de la décision de ne pas oublier le milieu urbain. Le président Wauquiez a saisi l’occasion d’insister sur l’aide aux commerçants des métropoles concernées par la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE), notamment Lyon, « la seule agglomération de France avec Paris à mettre en place une ZFE aussi radicale ». À Lyon comme ailleurs, les élections municipales, c’est dans deux ans.
Laurent Bernard