Auteur de son premier podium en MotoGP, voilà pourquoi vous allez encore entendre parler du prodige Pedro Acosta
Troisième du Grand Prix du Portugal derrière Jorge Martin et Enea Bastianini ce dimanche, Pedro Acosta est devenu, sous les yeux de José Mourinho, l’un des plus jeunes pilotes à monter sur un podium de MotoGP. Un résultat conforme à ce que tout le monde voit déjà en l’Espagnol : LA future superstar du paddock.
La victoire de Jorge Martin, l’accrochage entre Peco Baniaia et Marc Marquez, la chute de Maverick Viñales dans le dernier tour… Le chaud public de l’Autodrome d’Algarve a eu de quoi vibrer lors de la course MotoGP, ce dimanche. Pour compenser son patriotisme douché par la 9e place de Miguel Oliveira, il a même eu droit à la visite de l’idole José Mourinho, venu à Portimão donner le départ et remettre les trophées aux vainqueurs.
Si le célèbre entraîneur de foot, sans club et peu en réussite dernièrement, peine aujourd’hui à justifier son surnom de « Special one », on lui connaît un (tout) jeune pilote moto qui pourrait déjà le lui souffler : Pedro Acosta. Oui, à 19 ans et 304 jours, l’Espagnol est déjà un phénomène à part dans le paddock. Il y a d’abord ses résultats et ces records de précocité qu’il enquille à la même vitesse que sa KTM en ligne droite. Plus jeune vainqueur du championnat Moto3 (en 2021, dès sa saison rookie qui plus est) et Moto 2 (en 2023), le « Requin de Mazarron », son surnom, a déjà commencé à dévorer les mollets de ses illustres aînés en MotoGP.
Une sorte de Marquez 2.0Impressionnant pour sa première course en catégorie reine il y a deux semaines au Qatar (5e), performance qu’il avait lui-même qualifiée « d’irréelle », Acosta a fait encore mieux pour sa deuxième, ce dimanche. Septième sur la grille, le pilote de l’équipe (non-officielle) GasGas-Tech3 s’est offert une « remontada » avec des dépassements de vieux briscard sur Baniaia et Marc Marquez - huit titres MotoGP à eux deux - et a profité de l’abandon de Viñales pour devenir le troisième plus jeune pilote à monter sur « la boîte » chez les grands. « Je suis sans voix. C’est mon premier, c’est fait?! », a-t-il réagi après ce premier podium.
— CANAL+ MotoGP™ (@CanalplusMotoGP) March 24, 2024
Certainement pas le dernier tant le destin vers les sommets du Murcian semble tracé depuis son plus jeune âge. « Il n’a jamais joué au parc avec d’autres, il voulait uniquement faire de la moto et a dit très jeune qu’il voulait être champion du monde », racontait récemment sa mère, Mercedes Acosta, à l’AFP.
Des débriefings techniques d’une rare précisionCe caractère inné de champion s’est mêlé à des qualités en piste rarement vues. Pour son âge, mais rarement vues tout court?! Sur sa KTM, les techniciens louent sa capacité à trouver des angles si faibles, ou son pilotage qui préserve les pneus. Ses débriefings techniques dans le box sont aussi, dit-on, d’une précision chirurgicale. « Il fait des choses incroyables », disait encore, admiratif, son directeur sportif français chez GasGas-Tech3, Nicolas Goyon, au micro de Canal +.
La capacité d’Acosta à supporter la pression, que ce soit celle des (nombreux) médias ibériques et maintenant internationaux qui l’assaillent, ou celle du public qui guette chacun de ses faits et gestes dans le paddock, comme cela fut le cas cette semaine au Portugal, en fait tout autant un phénomène.
Plus qu’un successeur annoncé de Marc Marquez, le pilote à la tête d’adolescent fait presque figure de version « 2.0 » de son aîné et il lui reste maintenant 10 courses pour lui « piquer » le titre de plus jeune pilote vainqueur dans l’élite (Marquez avait 20 ans et 63 jours à Austin en 2013). Le défi semble à la hauteur du personnage.
À Portimao, Frédéric Verna